voyage au domaine de la begude bandol

Au domaine de la Bégude - Par Raphaëlle

A peine le pied posé sur le quai de la Ciotat, l’air doux de la mer et les senteurs de la garrigue m’envahissent déjà. Guillaume Tari m’attend devant la gare. Durant la dizaine de kilomètres qui nous sépare du domaine, mon hôte de l’après-midi me dépeint une joyeuse fresque historique du domaine et de la famille. Je glisse doucement dans le voyage qui se prépare.

Il y a 20 ans, Guillaume Tari reprend le domaine et entreprend un travail colossal de défrichage des parcelles et de réaménagement des restanques (murs de pierres sèches rendant les coteaux praticables à la culture de la vigne) afin de pouvoir y planter de la vigne. Aujourd’hui le domaine compte 500ha de terres dont 23ha de vignes. Les oliviers, la garrigue, les chênes verts et les pins qui se dressent sur la roche affleurante y sont les rois et dominent à plus de 400 m d’altitude l’appellation Bandol et la baie de la Ciotat.

Le site est pittoresque et l’on comprend le bien être de la vigne et de hommes ici. Entourée d’un biotop rare de nos jours, la vigne s’épanouie dans une nature diverse et complexe. Le domaine, situé entre la Montagne de la Sainte-Baume et la mer bénéficie d’un climat septentrional tempéré par la mer. Une amplitude thermique importante qui confère aux vins beaucoup de fraîcheur.

Enfin la nature des sols vient compléter cet ensemble harmonieux. Entre terres grises faites de sables, d’argiles et de calcaires et les terres rouges, argileuses et chaudes, le mourvèdre s’exprime dans toutes ses plus belles dimensions. Marchant dans les rangs de vignes fleuris, je croque de la roquette sauvage et mâche du romarin comme un chewing-gum. Ici la nature n’est pas complètement endormie. Les ajoncs et romarins sont en fleurs et viennent apporter de la couleur et des odeurs à ce paysage hivernal.

La parcelle de la Brûlade, exposée à la violence du Mistral s'étend sur 4ha. Les rendements sont faibles et le vin n’en ressort que plus grand. Doté d’une concentration majeure et d’une fraîcheur grandiose, il nous offre un équilibre et une structure pouvant fièrement défier le temps.

Ayant passé beaucoup de temps dans les vignes, la dégustation s’en trouve raccourcie mais suffisamment longue pour me donner un aperçu du millésime 2016:

- La Bégude, rosé 2016 : Notes de végétaux frais, rectiligne, frais et acidulé avec un gras subtil enveloppant la bouche.

- La Bégude , rouge, 2016 : Le vin se délie sur une trame fraiche et acide qui donne toute sa ligne au vin autour de laquelle gravite la complexité des arômes et la chair du mourvèdre. Très bon potentiel de garde.

 

Dégustation (Millésime Bio, Marseille):

  • Rosé 2015 : mourvèdre, grenache, cinsault. Vieilles vignes. Equilibré, joli fruit, long et acidulé.
  • Irréductible 2014 : Vieilles vignes de mourvèdre et grenache : Nez très expressif, droit, volumique et long.
  • La Bégude 2014 : Jeunes vignes. Très fluide, tanins se resserrent un peu en finale mais d’une grande finesse.
  • Domaine de la Bégude : Vieilles vignes 2014 : Au nez des notes de garrigues. En bouche, le vin est complet, plein et doté d’une belle acidité.
  • Brûlade 2013 : Forte proportion de mourvèdre. Nez concentré de fruits mûrs Très rectiligne. Tanins serrés mais nobles.

D’une manière générale, on retrouve dans les vins de Guillaume et Soledad Tari un gras délicat enveloppant la bouche, un fruit charnu et des acidités qui viennent tendre la bouche. A cela s’ajoute l’aromatique de la garrigue et  la fraîcheur du terroir. 

Merci à Guillaume pour ce joli voyage au pays de la Bégude.

Cuvées  & millésimes disponibles au Livre de Cave:

- Bandol "La Brûlade",  rouge, 2006: 40.13€

- L'irréductible, rosé, 2011: 18.06€

- Bandol by Bégude, rosé, 2013: 18.95€